Body Positive Danger : un mouvement qui fait plus de mal que de bien ?

Le bodypositive est un concept qui, à l’origine, portait une belle promesse : celle d’apprendre à aimer son corps tel qu’il est, à se libérer du diktat des normes physiques imposées par la société et les médias. Et franchement, on en avait besoin.

Mais aujourd’hui, avec un peu de recul, je me pose une vraie question : est-ce que ce mouvement ne nous a pas aussi égarés ?

Je t’explique pourquoi.

À la base, le bodypositive : une intention nécessaire

Le mouvement est né pour donner une voix aux personnes longtemps invisibilisées : femmes rondes, personnes handicapées, corps vieillissants, peaux non lisses… Il s’agissait de briser les carcans esthétiques, de revendiquer une place dans l’espace public sans honte ni culpabilité.

Et au départ, c’était fort, puissant, libérateur.

Mais comme beaucoup de mouvements “populaires” sur les réseaux… quelque chose a dérapé.

Le problème du body positive : quand l’intention devient un piège

Avec le temps, j’ai observé (comme beaucoup) un glissement de terrain assez inquiétant. Je pense que le problème du bodypositive tel qu'il est parfois présenté, c’est que certains en viennent à confondre l’acceptation de soi avec le refus de se prendre en main. Le bodypositive est devenu pour certaines une excuse pour ne rien faire de son corps, refuser tout changement, et surtout reprocher aux autres de ne pas s’adapter à nous.

Et pendant ce temps-là, les influenceuses bodypositive de la première heure, elles, font marche arrière discrètement. Régime, sport, perte de poids... Le tout sans vraiment expliquer leur revirement. Résultat ?

Des centaines (voire des milliers) de femmes se retrouvent perdues.

Pourquoi le body positive peut être dangereux pour la santé mentale et physique

Il y a des dérives que j’ai remarquées (et que je trouve dangereuses) à propos du body positive.

Si on gratte un peu la surface, on se rend compte que ce mouvement, à force d'être mal compris ou mal interprété, peut avoir des effets inverses. Sur le mental, comme sur le corps.

Impact du body positive sur la santé mentale:

  • La dépression :

    Certaines personnes finissent par se sentir en échec… juste parce qu’elles n’arrivent pas à s’aimer. Et ça, c’est douloureux.

    Tu vois, quand on te martèle que tu dois t’aimer “telle que tu es”, mais qu’en réalité tu ne t’aimes pas… tu te dis que quelque chose cloche chez toi.

    Tu te sens presque anormale de vouloir changer, d’avoir envie d’un autre corps ou d’un autre rapport à toi-même.

    Mais ce que beaucoup de discours oublient de dire, c’est que s’aimer ne vient pas par magie. C’est un chemin. Et parfois, à force de se forcer à “positiver” à tout prix, on s’enfonce encore plus. On se retrouve avec de l’anxiété, des doutes, de la tristesse.

    Parce que les messages positifs ne suffisent pas quand, au fond de toi, tu ressens l’inverse.

  • La culpabilité :

    Celle-là, je l’ai souvent entendue (et je sais que je ne suis pas la seule).

    Il y a cette espèce de discours ambiant qui fait croire que vouloir changer ton corps, c’est “trahir” le mouvement.

    Comme si tu n’étais plus légitime de parler d’acceptation de soi si tu as envie de faire du sport, de perdre du poids, ou de revoir ton alimentation.

    Mais en réalité, c’est faux. Tu peux vouloir évoluer sans pour autant te rejeter.

    Mais à cause de cette ambiguïté dans les discours, beaucoup culpabilisent. Elles se demandent : “Est-ce que je suis en train de renier qui je suis ? Est-ce que je vais être jugée ?”

    Et ça devient une autre forme de pression… alors qu’on était justement censé s’en libérer! Contradictoire, non ?

  • La confusion mentale :

    Un autre truc qui peut vraiment perturber, c’est quand une influenceuse qu’on suivait pour ses discours bienveillants change complètement de cap sans prévenir, sans expliquer.

Je pense notamment à Tess Holliday, une des figures emblématiques du mouvement. Elle représentait ce message fort : tu peux être grosse ET en bonne santé. Elle était partout avec son hashtag #EffYourBeautyStandards, elle osait prendre la parole là où beaucoup n’osaient même pas exister.

À une époque, elle allait jusqu’à dire que vouloir perdre du poids, c’était une forme de grossophobie intériorisée. En gros, que c’était céder à la pression sociale.

Et puis, quelques années plus tard, elle commence à parler de "diet", un mot qu’elle disait ne jamais vouloir utiliser pour elle-même.

Elle a dit :

“Diet is a word I never thought I’d use in reference to my own eating habits.”

Et là… gros flou. Sa communauté s’est sentie trahie. Pas parce qu’elle a décidé de prendre soin d’elle — bien sûr qu’elle a le droit — mais parce que ça n’a jamais été expliqué clairement. Le virage a été super brutal. On ne savait plus quoi penser. Est-ce qu’elle s’était menti à elle-même ? Est-ce que ça veut dire qu’on devrait, nous aussi, faire pareil pour "aller mieux" ?

Même sensation avec Lizzo. Franchement, je l’ai toujours trouvée inspirante. Elle a explosé avec un message fort de self love, elle dansait, elle chantait, elle rayonnait. Et elle osait le faire dans un corps qui dérogeait complètement aux normes. Rien que ça, c’était révolutionnaire.

Et puis récemment, elle a partagé qu’elle avait perdu 27 kilos, réduit son IMC de plus de 10 points, et son taux de masse grasse de 16%. Elle a parlé de "weight release" plutôt que de "weight loss", pour insister sur le fait que c’était surtout un travail sur sa santé mentale et physique. Elle a expliqué qu’elle avait changé son alimentation, qu’elle faisait plus de sport (muscu, pilates, etc.), et qu’elle voulait se sentir mieux dans son corps.

Et encore une fois, une partie de sa communauté s’est sentie perdue. Parce qu’on l’aimait justement pour ce qu’elle représentait : une liberté, un souffle, un "tu n’as pas besoin de changer pour avoir de la valeur". Et là, on se retrouve face à une transformation qui, même si elle est légitime, remet tout en question pour certaines.

Et honnêtement, je comprends. Ces femmes ont le droit de changer, d’évoluer, de prendre soin d’elles comme elles l’entendent. Mais ce flou, cette absence de nuance dans leurs discours parfois très opposés d’une année à l’autre… c’est là que le malaise s’installe.

Tu te demandes :

“Mais… elles disaient qu’on pouvait s’aimer comme on est. Est-ce que ça veut dire qu’elles ne s’aimaient pas vraiment ? Est-ce que moi aussi, je dois changer pour être ‘vraiment’ bien dans ma peau ?”

Et c’est là que le body positive peut semer une vraie confusion mentale. Parce qu’il y a un flou énorme entre aimer son corps et vouloir en prendre soin. Et ce flou, on ne nous apprend pas à le gérer. Du coup, dès que quelqu’un qu’on admire change de cap, on perd nos repères. On ne sait plus si on a "le droit" de vouloir évoluer, ou si ça fait de nous des "traîtres" au mouvement.

  • L’impact sur l’estime de soi :

    C’est une vraie question.

    Dans ce climat de “self love” constant, on ne sait plus trop si on a le droit de dire qu’on se sent mal dans son corps… ou qu’on aimerait en changer.

    Et ça, c’est un problème. Parce que ça crée un silence. Une espèce de honte sourde.

    Tu n’oses plus dire que tu complexes, que tu n’aimes pas ton ventre, tes cuisses, ton reflet dans le miroir… alors que c’est peut-être un mal-être profond.

    Mais au lieu de pouvoir l’exprimer et le travailler sainement, tu fais semblant d’aller bien. Et ça, ça abîme encore plus l’estime de soi.

  • Les troubles alimentaires :

    Et puis, il y a le corps. Et ce qu’on lui fait subir, en silence.

    Le body positive, mal interprété, peut aussi devenir une excuse pour se couper de toute vigilance.

    Se dire : “Je m’accepte, donc je fais ce que je veux, peu importe les conséquences.”

    Mais sans s’en rendre compte, certaines tombent dans des comportements qui ne sont pas du tout bienveillants.

    Manger en excès pour combler un vide émotionnel, ou au contraire, se restreindre à l’extrême parce qu’on se sent coupable d’avoir un corps “non conforme”.

    Dans les deux cas, ce n’est pas de l’amour de soi.

    C’est de la souffrance. Un cri étouffé. Et parfois, ça mène à des troubles plus graves, comme la boulimie, l’anorexie, ou l’alimentation émotionnelle incontrôlée.

Impact du body positive sur la santé physique:

  • Problèmes de santé liés au poids:

    Je vais être honnête : j’ai vu passer des messages du type “le poids ne définit rien”, “on peut être en bonne santé à n’importe quelle taille”, ou même “les médecins sont grossophobes, ils exagèrent les risques liés au poids”.
    Et je comprends d’où ça vient — parce que oui, il y a de la grossophobie dans le milieu médical. Oui, certaines personnes sont maltraitées à cause de leur apparence.
    Mais de là à balayer d’un revers de main les risques réels liés à un surpoids ou à une obésité sévère, c’est dangereux.

    Des pathologies comme le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires ou certains cancers sont bel et bien liés au poids.
    Ce n’est pas une question d’esthétique. C’est une question de santé publique.
    Et parfois, ce refus de parler des risques, au nom de “l’acceptation de soi”, pousse certaines personnes à ne plus consulter. À ne plus écouter leur corps. À mettre de côté des signaux d’alerte.
    Le problème, ce n’est pas d’avoir un corps non normé. Le problème, c’est quand on ne se donne plus le droit de s’en occuper sous prétexte qu’on devrait juste “s’accepter”.

  • Pratiques sportives néfastes:

    À l’inverse, il y a aussi cette version “ultra performante” du body positive, où l’on voit des femmes enchaîner les challenges fitness, les séances de HIIT à outrance, poster leurs stats tous les jours sur les réseaux…
    Et là encore, le message est flou.
    On croit que c’est de l’amour de soi, de la discipline, de l’empowerment. Mais parfois, c’est juste une obsession masquée.
    On tombe dans des pratiques sportives qui ne sont ni adaptées à notre corps, ni à notre rythme, juste parce qu’on veut “tenir le coup”, “faire comme elle”, “ne pas abandonner”.

    Et c’est là que les blessures apparaissent. La fatigue chronique. L’épuisement.
    Ou pire : une relation au sport basée sur la culpabilité, la punition, le contrôle du corps… au lieu du plaisir et du soin.

L’exemple d’Alivia D’Andrea : un corps "parfait", mais un mal-être persistant

Un exemple frappant, c’est celui d’Alivia D’Andrea, une influenceuse bien connue sur YouTube.

Pendant des mois, elle a partagé son parcours pour atteindre ce qu’elle appelait "le corps de ses rêves" : routine d'entraînement stricte, alimentation hyper contrôlée, objectifs chiffrés… tout était calculé au millimètre.

Et pourtant… même une fois ce corps "parfait" atteint, elle a confié ne pas se sentir mieux pour autant. Au contraire, elle se sentait toujours vide, stressée, jamais assez bien, piégée dans une quête de perfection sans fin.

Ce qu’elle a compris après coup, c’est que le problème n’était pas son corps, mais son mindset.

Elle était dans un état d’esprit basé sur la performance et la pression :
– “Il faut que je perde X kilos.”
– “Je dois absolument réussir.”
– “Je ne peux pas échouer ou reprendre du poids.”

Résultat : son bien-être dépendait exclusivement de son apparence physique, et de la validation extérieure.

C’est après avoir travaillé son rapport à elle-même, qu’elle a commencé à se sentir réellement mieux. Plus apaisée, plus connectée à son corps, moins dans le contrôle permanent.

J’ai découvert son histoire à travers la vidéo du créateur YouTube Naj B Fit, intitulée :
🎥 “Elle construit le corps de ses rêves et regrette aussitôt : le cas Alivia D’Andrea.”

Ce genre de témoignage est précieux, car il montre que le vrai bien-être ne dépend pas d’un chiffre sur la balance, mais plutôt de la manière dont on se perçoit et se parle à soi-même.

👉 Et c’est exactement pour ça que j’ai créé ce petit workbook : pour t’aider à reconstruire ta confiance en toi, pas à pas, sans conditionner ton estime à un poids, un corps ou un standard.

📘 Télécharger le workbook confiance en soi

Que signifie vraiment accepter son corps ? Un équilibre entre soin et amour de soi

Voilà ma réflexion personnelle.

Pour moi, accepter son corps ne veut pas dire abandonner sa santé. On peut se sentir bien dans sa peau tout en prenant des mesures pour se sentir encore mieux.

En mon sens, être body positive ce n’est pas dire “je ne changerai jamais”.

C’est dire : je m’accepte ici et maintenant, mais je peux aussi vouloir m’améliorer sans me détester.

👉 Tu n’as pas besoin d’atteindre un poids précis pour t’aimer.
👉 Tu peux t’aimer tout en prenant soin de toi.
👉 Et surtout, tu n’es pas obligée de rejeter toute forme d’effort sous prétexte que “ton corps mérite le respect”.

Oui, ton corps mérite le respect.
Mais il mérite aussi que tu prennes soin de lui.

Un autre point à ce propos que je trouve essentiel à partager, c’est ce qu’Alivia D’Andrea a dit sous un commentaire dans sa vidéo “How glowing up ruined my life”. Elle explique que ses problèmes avec son image corporelle et ses troubles alimentaires ne viennent pas simplement d’être créatrice sur les réseaux sociaux.

Elle raconte que ses difficultés viennent en réalité de normes sociales et d’attentes bien plus profondes, que nous subissons tous depuis tout petits. Elle dit :

“Being a social media creator didn’t cause my body image issues or eating disorder. My struggles came from much deeper societal standards and expectations — ones we’re all exposed to. This is about how beauty ideals are wired into us from such a young age.”

Je trouve ça tellement vrai. Ce ne sont pas juste les commentaires ou le regard des autres en ligne qui créent ces souffrances, mais bien tout un système d’idéalisation du corps « parfait » qu’on nous impose depuis toujours.

C’est pour ça que je crois profondément que le body positive, ce n’est pas juste accepter son corps « tel qu’il est » en surface, mais c’est aussi déconstruire ces attentes et construire une relation plus saine avec soi-même. Pas uniquement un chiffre sur la balance, mais un équilibre dans le "mindset", dans la façon dont on se parle, dans la bienveillance qu’on s’accorde.

Si tu veux, tu peux regarder la vidéo d’Alivia, elle est vraiment puissante et m’a beaucoup inspirée pour écrire cet article.

En résumé

Ce que je veux dire à travers tout ça, c’est qu’il faut arrêter de suivre les discours tout faits.

Les mouvements comme le bodypositive sont utiles quand ils te donnent du pouvoir, pas quand ils t’enlèvent la liberté de changer ou de vouloir mieux pour toi.

Pour revenir sur le cas de Tess Holliday et Lizzo par exemple, je pense qu’il faut surtout se rappeler un truc : ces femmes restent humaines. Elles sont en chemin, comme nous. Et ce n’est pas parce qu’elles changent qu’on doit, nous aussi, tout remettre en question. L’important, c’est de rester connectée à ce qui est juste pour toi.

Aimer ton corps, ce n’est pas t’interdire d’évoluer.
Et changer ton corps, ce n’est pas renier qui tu es.

Ce n’est pas contradictoire : tu peux t’aimer, et vouloir t’améliorer.

Et si on revenait à ça, tout simplement ?

Ecrit par

Aïssatou Ngom

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